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Le Chat Noir
Paris, 2023.
Il y a 142 ans, ouvrait le célèbre cabaret Le Chat Noir.
Incarnant la Bohème, l’établissement présentait des artistes et poètes célèbres comme miséreux·euses, dans l’insouciance d’une ambiance légère et feutrée. Après la mort de son fondateur, le lieu est racheté et sombre dans l’oubli. Plus d’un siècle plus tard, un couple richissime décide de recréer le Chat Noir, fidèle à l’atmosphère de son passé mais pensé pour les artistes et les client·e·s du XXIème siècle.En savoir +
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Event crossforum - Acte 1 LCN - Eugène & Yve
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Les Delahaye
Le sommet de la chaîne alimentaire
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Les Delahaye
Les Delahaye
Métier : Fondateurs et PDG
Naissance : 16/08/1962
Second avatar : ♥
# par Les Delahaye Ven 06 Mai 2022, 18:25
LCN - Eugène & Yve


Ils avaient traversé le rideau de la vieille salle de théâtre comme Alice passe à travers le miroir.
En une fraction de seconde, tout avait changé .
L’intérieur était devenu extérieur, l’inconnu connu ou, tout du moins, familier, rassurant, havre de sérénité dévoilant les pâles du moulin rouge, la silhouette lumineuse des toits dans la fraîcheur vive des nuits parisiennes .
Eugène le sait, Yve ne peut que le pressentir, ils sont de retour à la maison, sur le rooftop du Chat Noir que le vieil homme aime tant, que Nour ne boude jamais .

Face à eux, tout est comme à son habitude .
Dans un coin, quelques petites tables rondes de métal et leurs chaises aux dossiers en arabesques, des canapés colorés de velours usés, des tapis anciens recouverts de coussins, plusieurs transats que des torches en osier et des guirlandes de lampions éclairent d’une lumière tamisée. Le tout est entouré de végétations, plantes et arbres en pots couverts de feuilles alors même que l’hiver est là. C’est une vision ordinaire et surréaliste tout à fois qui trouve son apogée au niveau de la pergola et de son bar .

Là, les glycines sont en fleur. Une petite pancarte en hauteur annonce “Bar ouvert” alors même que personne n’est présent pour les servir et qu’ils sont les seuls sur le toit-terrasse .
Pis encore, deux boissons leur font face :
Une tasse ancienne d’où émane une vapeur chaude à l’odeur de thé.
Un verre étroit et long où est marqué en lettre rouge “Coca-Cola”, la célèbre boisson pétillant à l’intérieur .
Devant, une petite assiette avec des biscuits sur lequel est marqué “Mangez-moi” et un mot écrit sur une ardoise sombre :

“ A l’intention d’Eugène Corbier et de son invité :
A votre santé et bonne année. ”




A vous de jouer


• Vous avez pleinement retrouvé vos esprits et vos capacités physiques et avez conscience de l’étrangeté de la situation (changement de décors, disparition de vos camarades…) .
Etrangement, dû à la sérénité du lieu, vous n’êtes pas stressé non plus, ce qui néanmoins ne vous empêche pas d’être méfiant si cela est “in character”

• Vous pouvez entendre la rumeur de la ville (voiture, passants…) ainsi qu’une des sons et des voix étouffées et festives à l’intérieur du cabaret .

• Si vous tentez de quitter le rooftop, vous verrez que la porte est verrouillée et que la magie ne fonctionne pas . Personne ne vous entendra ni ne vous répondra si vous criez pour avoir de l’aide. Bref, vous ne pouvez pas partir mais vous pouvez toujours tenter si cela est in character :)

• Si vous buvez vos boissons respectives, vous sentirez un peu sur le tard que celles-ci sont alcoolisées . De façon diffuse et ce allant crescendo, vous vous sentirez très rapidement :
- Triste, nostalgique et en besoin de parler de ses soucis pour Eugène
- Etrangement ouvert à l’écoute pour Yve .

N’hésitez pas à prendre le nombre de réponses qu’il vous faudra pour venir à cela naturellement, j’interviendrais de nouveau après pour vous orienter un peu <3

Bon jeu!


Compte fondateur, n'hésitez pas à envoyer un MP pour toute question !
Yve Van Hecke
Invité
Anonymous
Yve Van Hecke
# par Yve Van Hecke Lun 09 Mai 2022, 09:11


Univers de base: VM (magica)
Espèce :Sorcier
Age : 20 ans
Nationalité : Flamand
Travail: étudiant en technologie magique
Particularité(s) : Dysplasie de la hanche, Yve utilise une canne pour soulager sa marche.
Avatar : Viktor - Arcane (LoL)

Caractère :
▬ Faux calme ▬ Grinçant ▬ Rancunier ▬ Passionné ▬ Attentionné


Une fois que le rideau était passé, Yve s'attendait à quelque chose. Enfin... il ne savait pas exactement ; ce que l'on trouve, habituellement derrière les scènes de théâtre. Il pensait surtout à Lizzie, inquiet, comme seulement pouvait l'être le jeune acariâtre qu'il était.

Pourtant, Yve ne trouva pas tous les accessoires de théâtre, ni les comédiens, ni sa vie tranquille. Il fronça les sourcils, faisant apparaître des rides d'expressions — oui, si vite, si jeune. Sa main serra sa canne, puis il laissa la surprise l'envahir. Maintenant, il prenait pleinement conscience de la situation. La phase de déni était passé, allait-il être en colère de ne pas pouvoir retourner travailler ? S'il y avait bien une chose qui le contrariait, c'était ça. Et les gens.

Yve jeta un oeil à Eugène, enfin au vieux. Il le considéra, avant de s'avancer dans l'endroit. Il détailla le bar, les tables rondes, et il avisa la personne. Sensation étrange. Il secoua la tête ; il ne croyait pas à l'intuition. Yve était un magicien pragmatique, qui trouvait une explication scientifique à tout. Mais là, c'était bien de la magie ? Oui. Impossible que ce fut autrement. Et le vieil homme près de lui n'était pas comme lui. Yve soupira.

Le jeune homme s'avança péniblement vers le bar, avec les deux boissons qui les attendaient. Et alors, tout semblait être curieusement à sa place. Même lui, dans cet endroit trop chic et trop parisien pour lui. Les plantes, malgré le froid ; ce bar semblait hors du temps. Il ne pensait pas avoir déjà lu quelque chose à ce sujet, une dimension parallèle ? Eh oh. Cela pouvait être intéressant. Et s'il devenait quelqu'un de reconnu pour avoir trouvé un genre de faille temporelle ? Malheureusement pour lui, Yve n'avait pas de quoi noter.

Yve prit place au bar, il put enfin s'asseoir. Il soupira. Il posa un coude sur le comptoir, et il se rendit compte que c'était la première fois qu'il allait dans ce genre d'endroit. Il remarqua les gâteaux, mais il s'en méfia. Il vit les boissons, mais il s'en méfia. Non. Avant d'ingérer quoique ce soit, il lui fallait quelque chose. Le jeune homme regarda Eugène, il écouta ce qui lui semblait être des Klaxons de voiture au loin. Puis, il leva son index mince pour demander :

« Du papier et un crayon ? Il fixa Eugène. Vous avez ça, vous ? »

Parce qu'Yve notait tout. S'il mangeait ou buvait quoique ce soit, il fallait noter les effets secondaires — s'il y en avait. Il devait à tout prix coucher sur papier cette drôle expérience qu'ils étaient en train de vivre. Ce qui signifiait qu'il devait — aussi — s'intéresser à Eugène. Ah. Quelle misère. S'intéresser aux autres !
Eugène Corbier
Le plus flexible ♕ 2022 // Notre vieux grincheux préféré
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Eugène Corbier
Eugène Corbier
Crédits : Doctor Who - BBC
Métier : Bouquiniste et mécène
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# par Eugène Corbier Mar 10 Mai 2022, 09:18
Event cross-forumavec un vilain grincheux

Pendant une seconde, Eugène se dit qu'il fallait être sacrément doué pour intégrer un si large décor derrière un rideau de théâtre. Puis il cessa de se le dire, son esprit hermétique à toute forme de fantaisie n'était pas capable de s'attarder plus longtemps à une telle folie. Comme s'il s'agissait d'une maladie, des anticorps ultra-cartésiens venaient attaquer le virus de l'imagination pour l'annihiler. Alors il se dit plutôt qu'il faisait bon, ni trop chaud ni trop froid. Un peu d'air extérieur ne pouvait que lui faire du bien. Ses nausées avaient disparu et il lui semblait évident qu'Alice n'était pas là, trop occupée à faire la fête avec ses amis – ou ce qu'Eugène aimait à appeler "les distractions". Il put même espérer que ces dernières minutes n'étaient le fruit que d'un bien étrange rêve. Si c'en était bien un d'ailleurs, il semblait évident qu'il allait retrouver...

- Oh, mon thé !

Il se dirigea vers le comptoir avec entrain mais son mouvement lui sembla bien étrange, comme si une ombre le copiait, comme s'il se dédoublait. Un simple regard en biais lui indiqua qu'il n'était pas seul. Mais c'était impossible – improbable tout du moins. Et Eugène détestait plus l'improbabilité à l'impossibilité : au moins le second faisait-il l'effort de ne jamais exister. Ce jeune à la démarche claudicante était dans sa tête quelques secondes auparavant. Il avait même imaginé – preuve en était une fois de plus que ceci n'apportait que des ennuis ! – que ses compagnons d'infortune avaient été des incarnations subconscientes des multiples facettes de sa personnalité : le beau séducteur et le vilain grincheux.  

Le toit du Chat Noir n'était pas ce qu'il affectionnait le plus. Pourtant il l'avait reconnu dès son pied posé là. D'ailleurs par où étaient-ils entrés ? Enfin sortis ? C'était peut-être la raison de sa confiance, lorsqu'il s'installa avec l'handicapé sur les tabourets. Il était chez lui. Mais avant aussi d'ailleurs, non ? A quelques milliers de kilomètres au nord ? Ça aussi, il l'avait rêvé ? Il claque la langue avec satisfaction et oublia très vite les drôles de questions qui lui embrouillaient l'esprit.

Chez lui.

Il prit la tasse et commença à la lever lorsque la voix antipathique du jeune le stoppa dans son enthousiasme. Eugène avait une concentration toute minime et sa présence lui avait déjà échappé.

- Du papier et un crayon ? Vous avez ça, vous ?

Il le fixait et Eugène le fixa en retour.

- J'ai une tronche à vendre des fournitures de bureau ?

Puis de se redresser sur son siège et d'inspecter les alentours. Quand même, il était bien étrange que personne ne vienne lui demander quoi que ce fut : on ne laissait généralement pas les porte-feuilles sans surveillance. Au moins Quentin aurait-il à cœur de bien le servir s'il savait que son vieux pote était là – servir autre chose que des gâteaux dangereux pour un vieil homme en constant combat contre le diabète et le cholestérol.

D'ailleurs, quand avait-il bu un thé au Chat Noir pour la dernière fois ?

Jamais.

Il reposa la tasse comme si elle l'avait brûlé.

- Ils sont déjà tous beurrés ou quoi ? Le service est de pire en pire ici.

Puis de sortir son téléphone de sa poche, de ne pas du tout vérifier le réseau, de ne pas envoyer de message à qui que ce fut ou de ne pas tenter d'appeler les autorités, mais simplement d'ouvrir une application bloc-note avant de glisser le téléphone sur le comptoir en direction de l'autre.

Même Eugène Corbier reconnaissait que la technologie avait quelques avantages.

________________

résumé : Eugène reprend très vite ses esprits et se dirige sans problème vers le bar où son thé l'attend, confiant en reconnaissant le toit du Chat Noir : il est chez lui après tout. Mais quelques indices le laissent méfiant. Il repose son thé avant de l'avoir bu et donne son téléphone à Yve pour remplacer le crayon et le papier demandés.

Yve Van Hecke
Invité
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Yve Van Hecke
# par Yve Van Hecke Lun 16 Mai 2022, 09:07


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Yve manqua de répondre que le vieux avait une tronche de vieux. Avec tout ce que ça impliquait. Des rides. Une odeur de vieux livre et de moisi (oui, il l'avait décidé arbitrairement). Mais Yve lui fait grâce de son sens de la formule, et il se contenta d'attendre. Du reste, il avait oublié sa boisson. Il l'oublia d'autant plus quand le vieux lui donna un étrange appareil. Forme rectangulaire, dont l'écran s'illumina quand il enclencha un petit mécanisme. Sans même s'en rendre compte, Yve se penchait sur l'artefact. Les sourcils froncés, une drôle de lueur dans le regard.

Eugène venait de changer dans l'esprit d'Yve. Il n'était plus un vioc rabougri sénile, il était devenu autre chose. Les yeux du jeune homme glissaient du téléphone au visage du libraire, alors que ses doigts longs comme les pattes d'une araignée approchaient l'écran. Il remarqua d'abord que s'il appuyait plus ou moins fort, les choses dedans changeaient. C'est ainsi qu'il ferma l'application « bloc-note ».

Puis, s'il caressait l'écran de droite à gauche ou inversement, de nouvelles fonctionnalités arrivaient. Il détailla longtemps les petits dessins, sous la forme de carré qui s'affichait devant lui. Ils avaient des noms. Il trouva un dessin de combiné sous lequel était inscrit « contact », alors il appuya dessus.

« Ah. »

C'était la première fois qu'il voyait un +33 suivi d'un 6. Il n'aimait pas la France, mais il savait reconnaître ce +33 qui caractérisait ce pays du fromage et de la mauvaise humeur.

Dans tout son caractère austère, aussi souple que sa canne, le coeur de Yve fit un bond dans sa poitrine. C'était un cadeau de Noël. Un artefact humain ! Avec une espèce de sommaire, dont les chapitres étaient de nouvelles fonctionnalités ! Yve prit une grande aspiration qu'il bloqua dans sa poitrine. Et soudain, ses yeux, si souvent amorphes, aussi expressifs qu'une sardine échouée au bord de la route de ses passions, s'illumina. C'était comme si on venait d'appuyer sur un bouton, et qu'on avait allumé chez Yve un peu d'humanité.

L'intérêt et la curiosité scientifique qu'il avait pour la magie. Si seulement... si seulement il pouvait copier cette chose pour l'étudier. Mais il avait la sensation qu'Eugène était un humain, avec tout ce que cela avait de banal. S'il voyait de la magie, il risquait de faire une attaque. Et ce n'était pas lui qui l'aiderait — la bonté d'Yve existait qu'on se le dise, mais elle se montrait à l'abri des regards. Et il avait si peu d'intérêt pour les gens qu'ils n'étaient pas l'origine de sa générosité — les animaux, et plus particulièrement les oiseaux. Bon.

Il fallait se pliquer au cirque social, parader avec politesse, balancer des tirades sur l'amitié. Et peut-être que le vieux lui donnerait son artefact humain. Ou mieux, il pourrait le copier — voir le subtiliser — sans qu'il ne le remarque. C'est là qu'il s'en retourna vers les boissons.

« Vous connaissez cet endroit ? Demanda le jeune homme de son accent flamand. Ce qui du reste, n'aidait pas à le rendre sympathique. Vous avez votre thé, et moi j'ai... du coca-cola. J'ai d'ailleurs essayé... »

Il referma la bouche, et se retint d'ajouter qu'adolescent, il avait voulu reproduire la recette. Ca avait donné quelque chose avec un fort goût de rouille, sans sucre. Comme du café froid que l'on avait passé au micro-onde. Il laissa ses épaules retomber, puis il but une première gorgée. Il venait de se rendre compte qu'il avait soif.

Yve cligna des yeux. Son attention se retourna sur Eugène. Il le détailla : il fallait qu'il l'écoute, non ! Qu'il lui dérobe son outil. Non. Qu'il l'écoute. Il n'avait pas l'air dans son assiette. Mais non, ça, il s'en fichait ! Non non. Un peu d'empathie ne le tuerait pas (si).

« Tout va bien ? »
Eugène Corbier
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Eugène Corbier
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# par Eugène Corbier Mar 17 Mai 2022, 10:12
Event cross-forumavec un vilain grincheux

Il regardait, interloqué, l'autre à l'aspect maladif contempler son téléphone avec une expression bien étrange. Eugène eut l'image de sa dernière visité dans un zoo, lorsqu'un chimpanzé s'était découvert une passion pour un rocher particulièrement bien roulé. Ses sourcils étaient si troublés qu'ils s'agitaient sur son front comme deux serpents frénétiques. C'était comme si l'homme n'avait jamais vu cela de sa vie.

Heureusement pour ce dernier, l'écossais avait mieux à faire qu'à l'observer. Aussi ne le vit-il pas fouiller ses contacts et parcourir ses données personnelles, même si rien de compromettant ne devrait s'y trouver. Tout du moins, il l'espérait. Non, Eugène était trop occupé à parcourir tout l'endroit de ses yeux plissés, formant sur son visage encore plus de rides qu'il ne pouvait en avoir déjà. Les détails, voilà ce qu'aimait Eugène par-dessus tout. C'était peut-être même uniquement sur des détails qu'il aimait se pencher dans tous les aspects de son quotidien : la tenue de sa boutique, le choix des mots lorsqu'il parle, la précision des artistes qu'il admire sur scène. Si la forme est importante pour l'esthétique et que le fond se doit de travailler la profondeur, les détails eux donnent vie, ils rendent les choses tangibles.

- Vous connaissez cet endroit ? le tira la voix de son compagnon d'étrangeté.
- Non non, pfft ! Répondit Eugène en riant un peu, et levant les yeux au ciel, puisqu'il était évident qu'il connaissait le Chat Noir... Il venait de s'y rendre ! Il n'aurait pas idée de se retrouver dans un endroit qu'il ne connaîtrait pas. Il connaît si bien le Chat Noir qu'il ne se souvient même plus quand il s'y rend ou pas. D'ailleurs ce soir, premier détail d'importance : il ne se souvenait pas avoir parcouru les milliers de kilomètres qui le séparait de l’Écosse pour venir se perdre sur un toit vide.
- Vous avez votre thé, et moi j'ai... du coca-cola.

Il ne s'intéressa pas à la suite, puisqu'il était trop occupé à soupirer, bougonnant pour lui-même un remerciement ironique à l'attention d'un homme dont il fallait saluer la perspicacité.

- Tout va bien ?
- T'as fini ?

Ne sachant plus s'il convenait de le vouvoyer ou le tutoyer, et s'il avait déjà tenté de s'adresser à lui en nom propre, Eugène avait pris la décision de se passer de politesse : la soirée était déjà suffisamment compliquée à gérer. Il pointait du doigt le téléphone et n'attendit pas de réponse pour le reprendre entre ses mains.

- Quelque chose cloche.

Tout se joue dans les détails. Il tapa un SMS à Alice, quelques mots qui lui demandaient simplement si elle allait bien, suivi d'une habituelle signature automatique.

- Et vous ne posez pas les bonnes questions.

Voilà qu'il le vouvoyait désormais. Si seulement il existait une neutralité. Ça simplifierait la vie.

- Question donc : si je passe quatre soirs par semaine ici depuis deux ans, à dépenser mon argent pour boire seul ou avec la seule personne que j'emmène avec moi, est-ce que je ne devrais pas plutôt me demander si c'est à cet endroit de me connaître ?

Sans compter, une fois de plus, qu'on est généralement aux petits soins avec un porte-monnaie qui peut s'avérer être capricieux.

Les détails. Ceux qui donnent vie aux subterfuges les plus aboutis.

- Alors expliquez-moi ça.

Il prit le petit papier posé près de leurs boissons sur lequel il était inscrit :
"A l’intention d’Eugène Corbier et de son invité :
A votre santé et bonne année.


- Depuis quand j'ai des invités, moi ?

Tout est prétexte à nier l'évidence : Chat Noir ou pas, Eugène n'a aucune raison logique de se trouver ici.

________________

résumé : Eugène reprend son téléphone pour envoyer un message à Alice sans prendre la peine de regarder s'il y a du réseau ou si le message s'envoie. Puis il se concentre sur un détail, persuadé que le Chat Noir ne lui ferait pas l'affront de penser qu'il pourrait y inviter des gens.

Yve Van Hecke
Invité
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Yve Van Hecke
# par Yve Van Hecke Mer 18 Mai 2022, 09:41


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Il ne posait pas les bons questions ? Ah. Les humains.

Yve serra la mâchoire. Il fronça fort les sourcils, et il détailla le vieux face à lui. Une petite voix dans sa tête se glissa, et lui conseilla de se montrer plus ouvert. Alors le jeune homme se détendit — quoi ? Non ! Pas du tout. Il considéra qu'Eugène était vieux (toujours), et inquiet. Même s'il ne le montrait pas. Lui, il considérait l'implication magique dans l'opération. Alors Yve reprit une gorgée, en fronçant les sourcils. Tout coulait de source, mais leur conversation ne se passait pas sur la même planète.

Le mépris d'Eugène lui apporta des réponses. Yve appuya son bras sur le comptoir, et il joua avec sa canne. Ses doigts tapotaient sur le manche.

Quatre soirs par semaine.

« Vous n'avez pas encore compris, fit le jeune homme avec un ton doux et en levant l'index devant Eugène. Les faits : nous sommes le Nouvel An, mais nous avons été... téléportés dans un grand endroit sombre, avec une créature capable de changer d'apparence. Puis, il y a eu ce théâtre, et maintenant cet endroit. Que vous connaissez, ou que vous pensez connaître. Yve attrapa le petit papier. Et qui semble vous connaître. Cela signifie que notre présence était attendue, la vôtre au moins. Peut-être que la mienne vient d'un accident. »

Est-ce que Lizzie allait bien ? N'était-elle pas avec une professeure ? Yve chassa la petite pensée intrusive de sa tête. Avant de se lever, il claudiqua jusqu'aux portes. Il tenta de les ouvrir sans entrain, il fit le tour de la pièce, et son esprit nota tout ce qu'il était possible de noter. Il revint à sa place après sa petite promenade.

« Question : quelle année sommes-nous ? »

Yve pressentait qu'Eugène allait se moquer de lui. Néanmoins, c'était un autre moyen de vérifier quelque chose. L'étrange artefact qu'il lui avait tendu, il n'avait pas vu des no-mags l'utiliser auparavant. Est-ce que sa magie marchait ? Il n'avait pas eu le temps de vérifier. Et il n'allait pas prendre le risque de se révéler face à un humain. Si c'était bien un humain.

« Où étiez-vous, avant ? Je veux dire : notre précédent...ami ? Le mot sonnait étranger dans sa bouche, pas à sa place. A parlé de Paris. J'étais en Belgique, ajouta-t-il de son accent flamand. Vous avez l'air agacé. »
Eugène Corbier
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# par Eugène Corbier Mer 25 Mai 2022, 18:11
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- Vous n'avez pas encore compris.

En fait il avait très bien compris, Eugène. Il refusait simplement d'y concentrer son attention, à toutes ces anomalies. Son esprit étriqué préférait se focaliser sur les détails à sa portée : une tasse de thé dans un lieu où il ne boit presque que du vin, une note mentionnant son invité alors même qu'il ne connaît pas le nom de cet homme à la dégaine négligée.Les seuls faits qu'il accepte de voir, sont ceux qui font appel à la rationalité.

Le syndrome Scully, qu'ils appellent ça. Google it.

Il avait envie de baisser ce doigt qu'on lui mettait sous le nez avec une condescendance mal avisée. Pour des explications que ses oreilles ne captaient qu'à moitié en plus. Trop occupé à réfléchir à la personne qui aurait pu avoir l'idée saugrenue de lui servir une tasse de thé.

Et puis, au fond, il s'inquiétait un peu pour Alice aussi.

Alors il s'accouda au comptoir, la tête posée dans le creux de sa main, pour observer l'autre individu boiter jusqu'à la porte, ne pas l'ouvrir, revenir. Parler. Ses questions lui donnaient le tournis. Chaque mot était comme un étage qu'il montait alors que ses yeux restaient rivés sur le vide, le sensation de vertige augmentant petit à petit. Il ne laissait rien paraître. Pas devant une telle tête de nul.

- Question : quelle année sommes-nous ? Où étiez-vous, avant ? Je veux dire : notre précédent...ami ? A parlé de Paris. J'étais en Belgique, Vous avez l'air agacé.
- Bien sûr que j'ai l'air agacé ! s'agaça Eugène en se redressant sur son tabouret en levant les mains devant lui de manière bien trop théâtrale, je suis écossais !

Il se leva à son tour et fit les cent pas. Voilà, il avait craqué. Il n'avait pas suffit de grand chose. Un mot, une remarque, rien à voir. Mais la goutte d'eau quoi.

- Tsbdebad... commença-t-il en haussant des épaules, sans savoir vraiment quoi dire finalement. Puis de balayer tout ça d'un geste colérique. Ça n'a aucun sens ! A quoi bon prendre l'avion il y a trois jours si c'est pour me ramener contre mon gré ? Vous savez ce que je crois ? Ses yeux devenaient fous, comme un savant dont la prochaine expérience venait de se construire dans son esprit. Je crois que le meilleur moyen de comprendre... c'est d'avancer là où on veut nous voir avancer ! Il s'arrêta devant le comptoir, prit la tasse qui lui était destinée d'une main décidée : Et bonne année 2022 !

Il la vida d'un trait.

________________

résumé : Eugène refuse de voir la vérité sur l'anormalité de la situation, jusqu'à ce qu'il n'ait plus vraiment le choix. Il se convainc que pour comprendre un piège, il vaut mieux aller directement dedans (c'est un raisonnement comme un autre). Alors il boit sa tasse cul sec.

Yve Van Hecke
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Yve Van Hecke
# par Yve Van Hecke Mer 25 Mai 2022, 20:59
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Prendre l'avion, il y avait trois jours.

Yve enregistra l'information, cela lui confirmait qu'Eugène n'y connaissait rien à la magie. Il jouait avec son verre qu'il faisait tourner entre ses doigts, tandis que le vieil homme s'énervait tout seul. Lui, il ne faisait que recueillir les informations à sa disposition. En temps normal, il se serait concentré uniquement sur les faits. Il allégea le breuvage d'une gorgée, et il sentit le souci d'Eugène déborder sur lui. Pourtant, il gardait le silence.

Puis vint l'information capitale : 2022.

Le jeune homme ouvrit la bouche, mais rien n'en sortit. Il fixa Eugène, il leva le doigt, puis se ravisa. À quoi bon ? Non. Non. C'était important : Eugène n'était pas son ennemi. Alors Yve parla, d'une voix parfaitement calme et fatiguée :

« Je devais passer ce nouveau millénaire, je veux dire : pour moi, nous étions le 31 Décembre 1999. J'étais en train de travailler lorsque nous avons été téléportés. Vous devriez faire attention avec cette boisson, oh, et si vous vous sentez différents : dîtes-moi tout, c'est important. Il parlait rarement autant, tenir une conversation l'ennuyait davantage que de regarder Colombo. Pourtant, les mots étaient fluides dans sa bouche. Ah... au temps pour moi, je suis... il marqua une pause : magicien ? Pouvait-il le dire à Eugène ? Yve devait aussi vérifier s'il pouvait user de la magie. Mh... Dîtes-vous que je suis un genre de scientifique. En étude. Ingénieur ? Oui. Ingénieur, c'est très bien, ingénieur. »

Yve s'était exprimé à voix haute.

2022. Eugène venait de 2022. Il ne pensait pas avoir noté d'autres éléments anachroniques, si ce n'était ce théâtre. D'ailleurs, il reprit :

« Pouvez-vous m'en dire plus sur cet endroit ? Vous êtes un habitué, il attrapa la note et la mit sous le nez d'Eugène. Reconnaissez-vous cette écriture ? »

Yve devait faire un pari. Il hésitait à lancer un sort pour vérifier s'il pouvait user de la magie, mais une autre idée lui vint. Sa canne. Sa fidèle amie. Son épouse presque ! Les gens le regardaient toujours avec compassion, lorsqu'il se déplaçait dans les transports en commun. Adolescent, il avait entendu les adultes plaindre son sort. Handicapé : un gros mot dans leur bouche. Quelque chose qu'on ne doit pas réellement prononcer. Ses camarades étaient plus rudes, mais aussi plus précis avec leur surnom - Van Creepeul, mélange de flamants et d'anglais pour souligner qu'il boitait et son caractère étrange. Parce qu'il était boiteux, c'était un fait.

Pourtant, ce n'était pas le véritable souci dans sa vie. C'était arrivé tôt, Yve se souvenait à peine de son enfance bipède. Non, le vrai problème venait des valides : les regards, les contacts non désirés pour l'aider à se déplacer, ou encore le manque d'accessibilité de la ville. Voilà pourquoi son cerveau extraordinaire avait élaboré une formule magique spéciale pour la canne. Si Yve venait à tomber, elle se glissait sous son bras pour l'aider à se redresser.

« Je dois vérifier quelque chose, les portes sont fermées, mais peut-être a-t-il une autre issue. »

Prétexta le jeune homme, qui se leva en appuyant de tout son poids sur sa canne. Et il se déplaça, notamment derrière le bar ; là,  il était en partie caché. Eugène ne pourrait pas voir si la canne venait à le soutenir s'il faisait mine de tomber.

Alors il la fit râper au sol, et sentit son corps basculer.


résumé:
Eugène Corbier
Le plus flexible ♕ 2022 // Notre vieux grincheux préféré
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Eugène Corbier
Eugène Corbier
Crédits : Doctor Who - BBC
Métier : Bouquiniste et mécène
Second avatar : Event crossforum - Acte 1 LCN - Eugène & Yve E0a8ebae80c181b7673d79705c4007cd
# par Eugène Corbier Jeu 26 Mai 2022, 09:15
Event cross-forumavec un vilain grincheux

L'information lui fit perdre pied. C'était comme le jour où il avait appris que Bear Grylls n'était jamais vraiment seul face à la nature. Merde, cette trahison lui restait encore en travers de la gorge ! A bien y réfléchir cependant, il était vrai qu'une caméra n'avait pas les compétences survivre en milieu hostile. Ni pour filmer seule, d'ailleurs. Mais quand même, un si grand homme, le trahir de la sorte pour des histoires de production et de sécurité...

Qu'est-ce qu'on disait déjà ?

Ah oui, 1999.

Eugène n'avait jamais entendu parler d'un black out aussi long. Sacrée murge. A moins que le garçon ne vienne de s'éveiller d'un coma ? Cela expliquerait la canne. Et l'état de ses cheveux. Mais la téléportation venait contribuer à la douce panique qui envahissait le vieil homme. Car son interlocuteur parlait raisonnablement de phénomènes surnaturels comme s'il était évident que cela s'était passé ainsi. Pourtant ses théories à lui lui semblaient tout aussi justifiables.

Un genre de scientifique en étude. Ingénieur. Ne serait-il pas en train de sous-entendre qu'il était plutôt chômeur ?

- Je ne me sens pas différent, affirma Eugène avec conviction. Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche de faire attention, t'façon j'ai plus rien à perdre, conclut-il d'un ton misérable.

Il loucha sur le bout de papier qu'on lui agitait sous le nez mais son esprit vagabondait déjà. La silhouette de feue sa femme s'imprimait sous sa paupière de plus en plus nettement. Pourquoi étaient-ils en 2022 ? Si le boiteux venait bien d'une autre époque, pourquoi n'y étaient-ils pas allés ? Que se passerait-il s'il avait l'occasion de la retrouver ? Ne lui rirait-elle pas au nez en voyant ce qu'il est devenu ?

- C'est juste un cabaret... des fois c'est sympa, et des fois c'est chiant, soupira-t-il pendant que l'autre se levait encore de son siège. Il était épuisant de le voir s'agiter comme ça. Vous croyez que je m'intéresse à la façon d'écrire de tout le monde ? Puis de l'écouter parler encore, car il parlait sans arrêt ce garçon. Insupportable. Je me souviens le passage à l'an 2000. J'étais à Glasgow je crois. C'est moche, Glasgow. N'y allez pas si vous en avez l'occasion. On avait loué une immense salle, le genre avec des lustres en cristal, des serveurs et ces conneries de petits fours. Qu'est-ce qu'on s'ennuyait ! C'était marrant. Il parlait les yeux dans le vague, agitant devant lui une main qui venait de temps à autre saisir son menton sous la réflexion. Et puis vous savez ce que c'est : quelques uns ont eu peur d'une fin du monde, d'autres ont attendu l'annonce de la première voiture volante. Le minitel devenait obsolète. Les Spice Girls étaient sur le déclin. Mais tout ce qui m'importait à l'époque moi, c'était qu'elle, elle... Qu'est-ce que...?

Il s'arrêta en levant des sourcils circonspects. Normalement, tout individu se serait au moins levé d'un bond pour tenter de rattraper ce corps fragile qu'il voyait basculer en avant, même en sachant qu'il est trop loin ou inaccessible. Eugène était resté là, une main flottant dans le vide quelque part devant son torse. Les yeux rivés sur le corps de son compagnon d'infortune qui chavirait dans une chute grotesque.

________________

résumé : Eugène commence à être victime de sa boisson, il parle de manière nostalgique mais s'arrête au moment où Yve semble trébucher de l'autre côté du bar.

Yve Van Hecke
Invité
Anonymous
Yve Van Hecke
# par Yve Van Hecke Jeu 26 Mai 2022, 18:15
Yvan.png


Univers de base: VM (magica)
Espèce :Sorcier
Age : 20 ans
Nationalité : Flamand
Travail: étudiant en technologie magique
Particularité(s) : Dysplasie de la hanche, Yve utilise une canne pour soulager sa marche.
Avatar : Viktor - Arcane (LoL)

Caractère :
▬ Faux calme ▬ Grinçant ▬ Rancunier ▬ Passionné ▬ Attentionné



L'esprit d'Yve était doué un pragmatisme à toute épreuve ; il rationalisait jusqu'à ses sentiments, et se cachait confortablement dans sa solitude. C'était une façon de ne pas avoir peur, ou de ne pas se laisser aller à l'anxiété. Il était mieux, seul, oui. Il pouvait étudier, et Mina ne piaillait pas après ses intérêts spécifiques - les oiseaux et les inventions humaines. Et Jean-Pierre n'était pas là pour le soutenir, ou prévenir les chutes. Qu'à cela tienne ! Yve n'avait besoin de personne.

Yve savait tomber pour éviter de se blesser, et il aurait la preuve qu'il pouvait user de la magie. Alors il tomba : le bout de sa canne glissa contre le sol, et son corps maigre bascula en arrière.

Deux secondes.

Trois secondes.

Ses doigts lâchèrent sa canne, et sa main s'aplatit contre le comptoir. Pourtant, il la sentit bouger contre sa jambe. Il la vit suivre le mouvement de son corps. Et pourtant encore, Yve tomba. La canne sembla suivre le mouvement habituel pour le réceptionner, mais comme une voiture dont le moteur gronde à peine quand elle démarre, elle suspendit son geste. Elle tomba près de lui, le pommeau claqua contre sa côte.

« Heilige shit ! »

Grogna le jeune homme, dans son flamand guttural. Ses coudes cognèrent le sol, ses reins suivirent, et il fixa sa canne rebondir au sol avant de rouler contre le bar.

Yve resta planté à terre, la respiration légèrement anarchique. Puis il se redressa, il ne savait pas dire si sa magie fonctionnait, ou si elle était grandement affaiblie. Il attrapa sa canne, et il la fit tomber. Une fois, deux fois, trois fois, jusqu'à s'assurer que sa magie était bien là. Il l'imagina comme un grand réservoir, dont il restait que quelques gouttes. Yve poussa un gros soupir, puis il se releva tant bien que mal. Une main d'abord, qui s'agrippa au rebord du bar. L'autre qui s'appuyait sur sa canne, jusqu'à hisser son corps rachitique sur ses deux pieds.

Le scientifique reparu, progressivement, les cheveux en bazar et l'air blasé plus que jamais. Yve fixa alors Eugène, sans se formaliser de ce que sa petite excentricité avait pu dévoiler de lui.

« La fin du monde arrivera, et il y aura quelque chose après, reprit-il comme si de rien n'était. Je n'écoute pas les Spice Girls, je préfère le jazz, oui, le jazz, Yve était vieux que voulez-vous. Il gonfla la poitrine, et boita de nouveau jusqu'à s'asseoir. Il soupira. J'ai jamais quitté la Flandre, le plus loin où je suis allé, c'est Namur, lui dévoila le jeune homme. On ? Vous l'avez loué avec qui ? »

En temps normal, l'austérité d'Yve aurait trouvé que faire la conversation était une torture. Mais il se sent différent. Suffisamment pour que cela soit notable, alors il ravala une gorgée de sa boisson. Et au fur et à mesure, il sentait lui-même ses traits s'adoucir. L'on pouvait même voir un discret sourire à fossettes apparaître aux coins de ses lèvres. Yve n'était pas beau, il n'était pas laid non plus ; c'était Yve. Un épouvantail sans grâce, aux cheveux gras, et sinistre. Toutefois, quand il souriait, il laissait filtrer un peu de lumière dans son caractère grinçant. Comme dans un grenier plein de poussière.

« Vous faîtes quoi dans la vie ? »


résumaiiiis:
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