Ah, Montmartre !  Le son d’un accordéon, le Sacré-Cœur, le Moulin-rouge, ses places tranquilles où les habitué·e·s bavardent joyeusement aux terrasses des cafés.
Ses petites rues bucoliques aussi, les portraitistes du Tertre sur leur tabouret qui, sans le sous, vivent de l’amour et de l’art, bohème loin de la vie parisienne.
Ah Montmartre de Satie, d’Aznavour, de Toulouse Lautrec, des Avant-gardes !
Montmartre de cartes postales vieillies, d’un XXème siècle sépia, nostalgique, aux parfums de beaux désuets et de naphtaline de penderies.
Montmartre des attrapes-touristes, des pickpockets, de l’argent qui passe de mains en mains. Montmartre d’Amélie Poulain qui n'existe que dans l'Histoire, dans les fantasmes  bruyants de cœurs crédules car derrière son charme de façade, Montmartre n’a plus grand chose à voir avec le charme de l’ancien village.

La Belle-Époque est bien loin à présent et tout a changé. Plus encore qu’hier, le cœur du XVIIIème arrondissement s’est contrasté, clair-obscur où, coude à coude, sans jamais se mêler, vivent grand·e-bourgeois·e et classe ultra-populaire.



Au pied de la butte, courant le long du boulevard de Clichy, la zone de Pigalle et du Moulin-Rouge n’a jamais vraiment perdu sa réputation de quartier rouge.
Si le haut-lieu du sexe parisien s’est terni et gentrifié depuis la fin des années 80, à la droite du Moulin-rouge, sex-shop, baraques à strip-tease, live-shows, salons de massages, hammam et bars à hôtesses continuent de se succéder pour le plus grand plaisir des âmes lubriques, de la pègre et de leurs "filles".
Badauds, ne soyez alors pas étonné·e·s alors de croiser quelques figures intéressées par des lancers de jambes bien loin de ceux du French Cancan.

"Monuments" non-touristiques du quartier :

• Le Sexodrome : plus grand sex-shop parisien se tenant sur trois étages. Vous y trouverez de tout, pour tous les goûts.
• Le cinéma "l'Atlas" : Unique survivant du cinéma "spécialisé" des années 70-80. Les films y sont vintages, comme l’état dégradé des lieux. Le public, principalement composé de travestis et d’hommes noirs ou d’origine maghrébine, vient ici pour tirer à petit budget. Toilette et couloirs à fuir. Ramener le désinfectant.
• La Cité Véron : À gauche du Moulin-Rouge avant que le quartier abhorre son visage coquin, la ruelle étroite, en perpendiculaire du boulevard, constitue une parenthèse bucolique aux lumières tamisées et aux glycines tombant sur les pavés. Elle a inspiré plusieurs artistes dont Boris Vian et Jacques Prévert et c’est aujourd'hui dans un de ses hôtels particuliers que s’est installé le cabaret du Chat Noir.



À l’est de Boulevard de Clichy et dans sa continuité directe, se dessine le quartier ultra commerçant et populaire de Barbès.
Équivalent des Grands Boulevards à bas-prix, enseignes de mode, de robes de mariée et de célébration s'enchaînent.
La population, dense, est principalement originaire d’Afrique du Nord, et vous y trouverez tous les soins, aliments et items (tresses, tenues traditionnelles, magasin de téléphonie...) liés au commerce de cette région du globe.
Que cela soit en journée et plus particulièrement le soir, attention néanmoins à l’insécurité ambiante des lieux, où trafics de drogue, vols à l’arraché et ventes à la sauvette de produits de contrefaçon ou de contrebande sont légions.

"Monuments" non-touristiques du quartier :

• Tati : Icône du quartier et équivalent du pauvre des Galeries La Fayette, vous y trouverez de tout à moindre prix. Mode, maison, mariage, or... Après la covid, le magasin est racheté et rouvre.
• Les magasins de tissus : Entre "Tissus Reine", "Marché Saint-Pierre" et autres magasins de tissus au mètre ou en coupons, le quartier regorge de boutiques pour les couturier·e·s de tout genre.
• Hall Saint-Pierre : Petit musée d'art contemporain toujours très agréable. Cafétéria et salon de thé intégré.



En hauteur par rapport au quartier de Pigalle et de Barbès, le voici, le Montmartre des touristes et des pickpockets !
Ici, tout est fait pour attirer le chaland et la plupart des enseignes ont trait soit à la restauration, soit à la vente d’art et de souvenirs. On y vend de l'authentique artificiel, chaque façade devient une attraction et un décor de film et les petites rues étroites sont bondées de monde.
À l’ouest du Sacré-Cœur, quelques ruelles et coins moins médiatisés sont néanmoins encore agréables à la flânerie.

Coins touristiques :

• Le square Louise-Michel : Grande aire de verdure devant le Sacré-Cœur. Le dénivelé est important et ses pelouses sont souvent envahies par les flâneur·euse·s mais le lieu est parfait pour un pique-nique ou pour se poser entre ami·e·s.
• Le funiculaire : Pour les moins sportif·ve·s, alternative à moindre prix aux nombreuses marches pour monter jusqu'au Sacré-Cœur.
• Le Sacré-Cœur : Basilique à l’entrée gratuite. Le panorama qu’elle offre sur Paris est un des plus beaux de la ville.
• La Place du Tertre et ses alentours : Place des restaurants, des magasins de souvenirs et des portraitistes par dizaines. Très joli mais à fuir pour tout agoraphobe.

Coins charmants du Montmartre authentique :

• Villa Léandre et alentours
• Le cabaret du Lapin Agile et les vignes de Montmartre
• Studio 28 (petit cinéma)
• La Maison Rose et alentours
• Musée de Montmartre