Attributs physiques

Culmine du haut de son mètre 55 || Lourd de 45kg || Des cheveux bruns foncés où - horreur - commencent à percer quelques cheveux blancs au niveau des tempes || Moutonne sur les longueurs, et pas que || Beaucoup trop de cheveux, il refuse d’aller les faire couper || Yeux marrons, enfoncés dans leurs orbites || Toujours cerné, du moins très souvent || S’est découvert une myopie légère à l’âge de trente ans || Garde toujours une barbe de trois ou quatre jours sur les joues - par pure flemme || Un visage allongé, des joues creusés, il paraît toujours un peu malade || Le dos rempli de grains de beauté || Deux cicatrices, toutes deux cachées || Une dans le cuir chevelu, cachée par ses cheveux || Une seconde sur son avant-bras gauche, cachée par un tatouage || Un style vestimentaire très recherché, il s’habille toujours très bien || Il a une voix étonnamment grave, ça surprend toujours un peu.


James a le rêve de passer inaperçu, fauché dans sa jeunesse et la rage au ventre. Elle lui a retiré ce droit, à lui qui semble anomalie aux yeux d’autrui. Car il le sait, et il faut s’en accommoder, que même ceux qui disent n’en avoir rien à cirer s’en préoccupent tout de même. James fait comme s’il n’en avait rien à foutre du monde, comme s’il avait fini par s’habituer à la présence des regards et des interrogations - mais c’est semblable à des centaines de petites aiguilles sous la peau, douloureuses dès qu’elles passent le seuil de sa cotte de maille.

James a le rêve de passer inaperçu, mais il sait que jamais il ne le sera. Pas tant qu’il sera bloqué dans ce fauteuil ou avec ces béquilles pour marcher un tant soit peu droit. Elles se ressentent dans sa démarche, presque douloureuse lorsqu’il doit se lever, comme cassée dans les jambes et dans les épaules. Elles se ressentent sur sa face, haineuse d’un corps qui ne parvient plus à le supporter.

James déambule avec un air à faire peur, ou du moins un air à surprendre alors qu’il campe dans les hauteurs des coulisses et de la régie. James ne se montre pas - car s’il rêve de passer inaperçu, c’est alors dans les hauteurs qu’il se sent bien.

Personnalité

A - DO - RABLE
Aigri || Arrogant || Blasé || Caractériel || Colérique || Charmeur || Cynique || Déterminé || Fier || Franc || Hautain || Hargneux || Moqueur || Perfectionniste || Perspicace || Pessimiste || Pragmatique || Rempli d’autodérision || Travailleur || Terre-à-terre || Têtu.


James se voit tel qu’il est, sans fioriture ni artifice. Il sait qu’il est, connaît l’image qu’il reflète : salaud, on lui a déjà dit de nombreuses fois. Mais la différence avec la plupart d’entre vous, c’est qu’il est au courant, parfaitement au courant - en s’en accommodant. James n’aime pas créer des liens, amicaux ou amoureux, dans le fond ça le terrifie. Il s’imagine poids, boulet, alors il écarte au loin tous ces questionnements pour ne jamais y avoir à faire. Poids dans le corps, poids dans la tête.

James est dysthymique. Pris en charge, mais dépressif tout de même - alors il s’arrache la gueule à coup d'antidépresseurs pour contrer cette maladie qui s'ajoute à la première. Et de ça aussi, James le sait, avec ce sentiment tenace que rien ne pourra l’en détacher. Poids dans le corps, poids dans la tête.

Pourtant, James apprend à aller mieux. À se détacher de ces sensations qui lui bouffent la vie, à s’y faire, à vivre avec. Pas facile pourtant, son existence est faite de bas et de hauts, toujours très violents, toujours très intenses. Poids dans le corps et poids dans la tête.

1989 –
James est arrivé comme une pétarade. Pas prévu, pas aussi tôt dans la relation de ses jeunes parents, il naît au début de l’année, alors que son père et sa mère ont tous-deux vingt ans. Encore étudiants, il faut s'arranger avec sa grand-mère pour garder le petit et tenter comme on le peut de suivre des études. Il grandit alors les quelques premières années de sa vie à Cremyll, petit village du Sud de l’Angleterre, juste en-dessous de Plymouth. C’est une petite maison de campagne, tout à fait banale.

1994 –
La famille s’agrandit, et sa petite sœur voit le jour en mai de cette année. Si Amelia sera son prénom pour tout le monde, pour lui elle sera avant tout Amy : petite sœur à la fois adorée et haïe. Il tire la gueule sur la photographie, comme s’il craint qu’elle puisse lui voler sa place d’enfant unique. Pourtant il l’aimera, sa petite sœur - plus que tout au monde.

1996 –
James découvre l’équitation grâce à un voisin de sa grand-mère, qui possède des chevaux et une petite écurie. Et il faut dire que ça accroche, quelque part dans le fond du ventre une fois passées les appréhensions des premières séances. Il a tout juste sept ans, et il y croit quand on lui dit, qu’on lui répète - qu’on lui martèle - qu’il sera un grand cavalier, un athlète. James s’imagine déjà jockey, multi-médaillé et c’est une ambition qui parviendra à le suivre jusque tard dans sa vie.

2004 –
Son corps le lâche, alors qu’il n’a que quinze ans. Ce que l’on prend à l’époque pour un syndrome de Guillain-Barré le fauche en quatre jours à peine, le paralyse des orteils à la mâchoire. C’est alors que la maladie s’étale dans le temps que l’on pose un nouveau diagnostic - polyradiculonévrite inflammatoire démyélinisante chronique. Le gros de la maladie évoluera sur quatre mois, dont une première rechute en mai, puis huit mois de rééducation dans l’espoir de voir revenir un maximum de ses capacités perdues. Pourtant le pronostic finit par tomber : malgré les traitements et l’amélioration des symptômes, James restera trop faible pour pouvoir marcher de nouveau.

2007 –
Sa mère a une promotion, éditrice à la maison d’édition Petit à Petit. Alors on déménage en France, à Avignon plus précisément, dans une petite maison de ville. Peu à peu, James dépérit, a arrêté le sport depuis sa maladie, peine à s’imaginer un avenir. Il reprend le lycée avec une année de retard, mais redouble une nouvelle fois. Il apprend alors à détester qui il est, et celui que lentement il devient - apathique, distant et constamment déprimé.

2009 –
C’est Amy qui finira par le retrouver, rentrée un peu trop tôt du lycée - il avait tout prévu, sauf ça. James depuis des années regarde son existence se dérouler sous ses yeux comme s’il n’était qu’ailleurs, rythmée par les crises, la crainte d’une violente rechute, le stress, les échecs. Alors il n’a trouvé que ce moyen, pour essayer de reprendre sa vie en main - c’est si simple d’essayer de se crever avec une lame de rasoir.

2011 –
James a vingt-deux ans lorsqu’il reprend les études. Il est suivi par une psychiatre libérale depuis deux ans, depuis qu’il a pu sortir de l’hôpital psychiatrique, diagnostiqué trop tardivement d'une dysthymie. Il s’oriente vers la mécanique et la robotique, deuxième choix depuis toujours, et c’est durant son BTS électrotechnique qu’il découvre le monde du spectacle. James, ça lui plaît, ça accroche, quelque part dans le fond du bide. C’est étrange, jamais il n’y aurait pensé avant. Ce ne sera pas évident, surtout dans ta situation - tout le monde lui dit, tout le monde lui répète mais il s’en fout. Les autres, il les a assez écoutés dans sa vie, maintenant ceux qui lui ont dit qu’il avait tout pour réussir tiennent le discours inverse. Il les hait, il les hait - alors pour les faire chier, il s’accroche et ne lâche pas.

2016 –
James sort diplômé de l’ENSATT, l’école de Lyon, parcours conception lumière. La tête peu à peu hors de l’eau, c’est à cette époque qu’enfin il reprend l’équitation, d’autres idées dans le fond de l’esprit. Du dressage, para-dressage plus précisément en grade III - on ne peut pas devenir jockey avec deux jambes en moins.

2020 –
Depuis quatre années, James enchaîne les contrats d’intermittent du spectacle, trop peu payés pour espérer stabilité - il dort chez ses parents, chez l’habitant, à l’hôtel. Amy quant à elle continue ses études, presque terminées : traductrice ou professeur d’anglais à la faculté, espère-t-elle décrocher. Alors il cherche un peu de stabilité, pour lui ses parents ont déjà assez payé. Et c’est ce qu’il trouve, lorsqu’il décroche un poste dans le cabaret du Chat Noir, pour inaugurer sa réouverture au début de l’année.

2022 –
La PIDC, ça va et ça vient, chronique, crises et rechutes rythment ses journées. Mais celle-ci, la dernière, fut assez brutale pour le mener de nouveau à l’hôpital. Ça met toujours un coup, que de voir sa santé déjà fragile se briser soudainement, alors que l’on pense que tout ira de mieux en mieux. Quelques temps d’arrêt, quelques mois encore de rééducation - et contre toute attente, James parvient à se remettre debout. Envers et contre tous.

2023 –
Il est retourné au boulot depuis quelques semaines maintenant. A reprendre ses habitudes, parfois difficile après un arrêt maladie aussi long - presque une année. A reprendre l’équitation - grade IV désormais. A se réhabituer à la vie debout, malgré les béquilles.