Petite brune - elle mesure un petit mètre soixante - d'où semble sourdre une énergie comme infernale, Jules est le genre de femme qui se fait remarquer dans une foule non seulement par son attitude mais également par son physique et l'aura de confiance qui rayonne autour d'elle. Consciente de son charme, acceptant et aimant son corps avec une bienveillance sans faille, la brune aime à se dire authentique : Jules n'est personne d'autre qu'elle-même et ne cherche à ressembler à personne. Elle a son propre style, ses gimmicks ; clinquante et libre, les poignets bardés de bracelets tintanabulants, un peu provocatrice. On la dirait tout droit sortie d'un clip des eigties, les pommettes hautes comme ombrés au couteau, la taille marquée par ses vêtements. Ses yeux sont comme des papillons multicolores qui battent pour plaire, ayant appris à se maquiller auprès des drag-queens de la capitale dans les années 2000. Rien n'est discret chez elle, car Jules n'aime rien de plus que son regard fardé, ses sourcils arqués à l'extrême, sa bouche peinte de noir ou de bleu qui ressemble à un cœur prêt à être offert. Elle est une de ces painted girls dont Laura Branigan parlait dans sa chanson "Self Control" qui, comme il est dit, "lives among the creatures of the night". Elle danse, éclaboussée des lumières criardes des néons, juchée sur ses bottines dont les talons hauts qui poignardent le sol lui donnent l’allure d’un oiseau échassier aux gestes délicats comme erratiques. Jules est consciente de l'effet qu'elle peut produire face à celleux qui sont sensibles à son style, et en joue sans chercher à mal.

Jules aime prendre soin d'elle malgré sa nette tendance à aimer se laisser vivre. Loin d'être narcissique ou superficielle, c'est simplement pour elle un moyen de célébrer son corps, de s'aimer et de vivre son identité. Savant mélange entre une mall goth et une supermodel des 80s inspirée de la Génération palace, elle s'inspire autant des premières gloires de Madonna ou de Jeanne Mas que d'un Jean-Paul Gautier un peu fauché, il faut bien l'avouer. Elle aime chiner dans les friperies pour trouver son bonheur, quand elle ne passe pas son temps sur Vinted pour dégoter tout un tas de fringues et d'acesssoire - accessoiriser c'est la clef d'un look - à des prix dérisoires. Veste en cuir, body près du corps ou cropped top, lèvre inférieure et helix percées, grandes créoles aux oreilles, fardée et toujours vêtue de noir, pour Jules tout est question d'overlook. Trop n'est jamais assez ; tout à la fois gothique et popissime, blingesque et tapageuse, la diva des hauts trottoirs de Paris est immanquable. Jules, c'est une silhouette, un style, une attitude. Si on devait l’identifier à une chanson, elle serait Maniac reprise par Carpenter Brut : à fois démodée et furieusement en adéquation avec son temps.

Vive - curieuse - adaptable - débrouillarde - passionnée - libérée - indépendante - drôle - sociable - attachante - viveuse - joyeuse - indulgente - extravertie - idéaliste - courageuse - entreprenante - entière et directe mais aussi agitée - marginale - épuisante - impatiente - impulsive - envahissante - indiscrète - égoïste - opportuniste - peu scrupuleuse - changeante - capricieuse - versatile - étourdie - un peu trop épicurienne - sans gêne.

Vive, curieuse, adaptable et mobile, Jules est un gigantesque maelstrom : elle passe dans la vie des autres en chamboulant tout sur son passage, renverse les choses, piétine les idées reçues, parfois même les sentiments. Elle nage toujours à contre-courant pour le simple plaisir de s'opposer et danse sur le mince fil des paradoxes : nul n'a jamais été plus libre, personne n'a jamais été plus seul. Elle vous renversera en arrière ; elle vous prendra à bras le corps et vous inondera de sa ferveur. Le lendemain, la brune aura oublié votre nom, peut-être même votre existence. Car pour elle, la vie est une fête et elle entend bien la vivre sans se poser de questions. C'est un être de passion, mais elle n'a pas de demie-mesure : le premier soir, sa passion est fascinante. La semaine suivante, elle est épuisante. Le mois qui suit, elle devient invivable. Jules a en effet besoin de se dépenser physiquement, sinon sa nervosité devient vite envahissante.

Impatiente, prompte et rapide, Jules aime que les choses aillent vite, sans quoi elle devient irritable et emportée. L'inactivité l'angoisse irrémédiablement et elle fait toujours son possible pour se maintenir occupée, même avec de toutes petites choses ; c'est pour cette raison qu'elle se montre si envahissante, indiscrète et constamment à fouiller dans les affaires de ceux qui sont ses amis. Elle souffre d'un trouble de l'attention avec hyperactivité, ce qui rend souvent ses rapports avec les autres difficiles, ou au mieux chaotiques. Attirée par l'aventure mais allergique aux contraintes, il est bien rare que la brune ne soit pas tentée de disparaître du jour au lendemain et n'est ni un modèle de fidélité, ni de constance. Pourtant elle est autoritaire, et a tendance à imposer sa volonté à autrui sans chercher plus loin, et n'est pas connue pour ses grands scrupules. C'est peut-être parce qu’elle fait ce qui lui plait, quand il lui plait et que son seul vrai amour est sa propre liberté. Ou sa propre personne. Elle danse dans la vie des autres au son d'une mélodie qui ne dure qu'un temps, avant de retourner butiner d'autres fleurs, goûter d'autres fragrances. Elle peut se montrer cruelle avec les autres, mais c'est toujours avec une sorte d'innocence patentée : Jules ne voit le mal en rien, mais elle le fait souvent.

Séductrice, un tantinet superficielle, sensible à l'effet qu'elle produit, son apparente facilité de contact et ses capacités d'expression peuvent déconcerter son entourage. Il y a pourtant un kyrielle de qualités qui lui permettent de continuer à être plus attachante qu'agaçante, même si la frontière est mince chez elle : éprise d'harmonie et désireuse de paix, Jules est prête à fournir les efforts nécessaires pour maintenir l'équilibre autour d'elle et n'a pas froid aux yeux. Elle est d'ailleurs rassurante et agréable en diable : son côté amical, plein de bamboche et de joie de vivre réconforte et attire. Si elle est emportée, elle n'est pas le moins du monde rancunière et le fait assure toute la différence : Jules pardonne tout ; autant qu'elle oublie. La colère n'a que peu de place dans son cœur, même si elle sait s'y ficher. Lorsqu'elle s'est laissée aller à quelques emballements ou à la colère, la brune n'aura de cesse de vouloir rétablir la paix, si chère à leur cœur. En revanche, elle se lasse affreusement vite : sitôt l'objet de convoitise obtenu, la personne séduite, Jules s'en détournera presque immédiatement. En effet, c'est l'inconnu et la difficulté qui l'attire puisque le dépassement est sa plus grande source de plaisir.

En amour, puisqu'elle a horreur de la dépendance, Jules adopte toujours une position dominante : elle va vers l'autre, désire être celle qui fait le premier pas, celle qui séduit. C'est elle qui agit, jamais passive, jamais receveuse. Elle apprécie de donner, moins de recevoir et n'attend jamais rien en échange. La brune apprécie confusément la compagnie des autres : sociable, extravertie, elle est sentimentale, romantique, sans pourtant rêver du/dela Prince‧sse Charmant‧e : on a le droit de s'amuser sans conséquence tout en vibrant aux beaux sentiments. C'est ça, vivre ! Beaucoup l'ont connu, un certain nombre l'ont pratiquée, mais peu savent qui est cette femme qui s’infiltre chez vous la nuit pour repartir dès que vous vous serez endormi‧e. Elle est plus sensible qu'on ne pourrait le penser de prime abord : c'est une douce rêveuse, imaginative voire fantasque, éprise de merveilleux ou de magique. Un brin de fantaisie l'anime, ennemie de la routine pour qui vivre c'est rêver, s'abandonner à ses émotions ou à ses sensations. Les basses réalités matérielles la laissent de marbre et elle se montre le plus souvent volontairement ignorante des contraintes et des conséquences de ses actions.

Les passions de Jules sont brûlantes, mais elles se consument vite ; ainsi est-elle sans surprise très versatile, changeante, et capricieuse. Ses prodiges ne sont qu'éphémères, ses merveilles sans épaisseur. Très perméable à l'ambiance dans laquelle elle se trouve, la brune est impressionnable et suggestible : elle vit souvent par identification. Ainsi elle joue de la guitare parce qu'elle a été séduite par un virtuose qui la fascinait. Elle peut encore choisir telle ou telle activité pour faire plaisir à l'un de ses proches ou suivre un ou une amie tendre... Tout chez elle passe par l'affectif. C'est d'ailleurs une amie charmante, à l'écoute des autres, serviable, disponible et d'excellent conseil. Humaine et généreuse, elle sait donner beaucoup d'elle-même une fois son égocentrisme passé. Elle est idéaliste et a besoin de défendre de grandes causes. Si la vie ne lui permet pas de vivre ses idéaux, elle tendra à se réfugier dans les chimères, l'utopie, rêvant sa vie puisqu'elle ne peut vivre son rêve. C'est une intimiste, narcissique, un peu égocentrique, qui adore s'épancher lorsqu'elle se sent en confiance. C'est aussi une sensorielle, une gourmande et une épicurienne qui s'amuse à croquer la vie à pleines dents car chaque seconde compte dans cette petite immensité qu'est sa vie.

—  Superbus, Radio Song.

Julie est née aux premières lueurs d'un beau jour de printemps comme il en existe tant dans une vie. Enfant unique, enfant désirée née de l’espoir d'un amour qui pensait qu'une nouvelle vie parviendrait à tout réparer. Un enfant-miracle, enfant-messie des miettes d'un amour qui se mourrait depuis des années, auquel on demandait de régler tout ce que les adultes ne savaient pas gérer ; une entreprise vouée à l'échec. La petite fille grandit dans un cadre étrange, un peu délétère bien qu'elle fut trop occupée à apprendre à vivre pour s'y attarder. Bien sûr, il y avait le climat, les regards que ses parents se lançaient, les disputes qui ne venaient pas, les phrases aiguisées comme des couteaux qui versaient des larmes sans verser le sang. Souvent prise à partie entre ses parents, Julie devint une enfant grandie trop vite qui se retrouvait incapable d'avoir un espace à elle, une zone de réconfort, une zone d'expression. Elle commença ainsi à comprendre qu'on ne choisissait pas sa famille, et qu'il était parfois une obligation morale de s'en défaire.

La petite était turbulente et inattentive si bien qu'elle se retrouva bientôt avec la réputation de cancre et de fautrice de troubles. L'école n'était pas pour elle, avec son cadre rigide et ses professeur‧es qui, dans les années quatre-vingt, ne connaissaient encore rien des situations de handicap. Ils se contentaient de blâmer ses parents pour son manque de concentration et de manière, et on lui promit une vie d'adulte avec un petit boulot et une routine débilitante. Julie, elle, rêvait en grand et en couleurs d'ailleurs incertains, de rencontres et de découvertes au hasard de ses pas. Elle rêvait d'amour et d'errance, de clochards célestes sur la route infinie comme elle l'avait lu dans ce livre au CDI, et qui deviendra sa bible de vie : "Sur la route" de Jack Kerouac, qu'elle avait étudié en Première. Elle comprit rapidement que le monde était vertigineusement vaste et que son quotidien n'était qu'une particule dans cet espace intersidéral qui ne demandait qu'à être exploré. Parce que Julie, elle en a assez. Sa vie l'étouffe, ses parents se déchirent, l'école l'accable, le quotidien l'ennuie. Elle se sent comme un poisson qui aurait sauté hors de son bocal et qui frôle à présent l’asphyxie. Tout devient une question de survie : si elle reste là où elle est, l'adolescente craint d'être dévorée.

Alors Julie se tire. Elle ne prend qu’un sac à dos, sa guitare sèche et fugue, abandonnant famille, petit ami, potes dans l'idée qu'il faut sacrifier pour changer les choses. Personne n'a jamais modifié en profondeur sa vie sans souffrir et faire souffrir, sans craindre le lendemain, sans se mettre en danger. Elle erre dans Paris en jouant de la guitare dans le métro et sur le parvis des églises, dormant dans des refuges pour SDF quand elle ne reste juste pas à la rue. Ça lui convient : elle vit de rien, au jour le jour. Survivre dans la rue lui semble plus sain que de survivre dans un environnement toxique ; elle recherche cet absolu. Parce que Julie veut être libre, de manière absolue. Elle bougeait tout le temps, vivant comme une fugitive car il était hors de question qu'elle retourne à sa vie d'avant. Elle se retrouva ainsi à côtoyer la multitude bigarrée du monde du jour comme de celui de la nuit et devint consciente de ses appas une fois qu'elle eut la majorité. Qu'elle se retrouve au bras d'un petit artiste maudit ou d'un musicien sans talent, qu'elle vive dans un immeuble abandonné avec des artistes-squatteurs ou qu'elle soit recueillie par une prostituée du Bois de Boulogne avec qui elle vécut plusieurs années, Julie devenue Jules vola de rencontres en rencontres, papillonnant d'une personne à l'autre en continuant son voyage infinie sur la route d'une vie pleine de surprises. Elle apprend à chaque fois quelque chose et se découvre des talents et des atouts. Pour elle chaque rencontre était magique.

Jules était jolie, et elle aimait les gens. Elle aimait quand iels montaient chez elle pour lui raconter leurs petits tracas, aimait savoir quand iels étaient heureux‧ses ou quand iels s’ennuyaient. Parfois, les gens lui parlaient d'amour alors qu'il était plus question de parler d'argent. Oui, elle a été une femme publique. Ce fut elle qui le décida, en son âme et conscience, bien décidée à éviter de tomber dans l'enfer du proxénétisme mais consciente de la plus vieille manière de se faire de l'argent. Mais Jules avait toujours vécu sa sexualité de manière saine, bienveillante. Elle respectait son corps, celui des autres, les envies des autres sans mettre un frein à la sienne. Femme libérée, âme bienveillante amoureuse de la vie, avec son franc-parler et ses manières à la fois charmantes et insupportables, la jeune femme dériva des trottoirs du Xeme arrondissement - à la Gare du Nord - au monde de la nuit en lui-même. Celui des artistes psychédéliques, des travailleurs sociaux, des doux-dingues et des paumés comme chantait Thiéfaine ; ceux qui accouchent de scorpions et pleurent des mandragores.

Le monde underground de Paris accueillit la jeune femme à bras ouvert, avec ses dangers et ses rêveries. Car si Jules se faisait dévorer, la rue s'en ficherait : elle a bien bien d'autres enfants perdus. Consciente de cette réalité, la brune chercha son équilibre. Sa vie ressemble pour beaucoup à un assemblage foutraque de petites histoires incongrues, si bien que parfois, on ne la croyait pas. Tour à tour chanteuse dans les bars, technicienne de surface, vendeuse dans un food truck, musicienne de métro, serveur dans un bar queer, elle vécu de longues années avec le patron d'un petit bar gay qui devint son meilleur ami, son frère de cœur. Elle côtoya ce monde caché, celui des musiciens de rue, des peintres inspirés, des queers, des drag-queens, des acteurs de théâtre, de l'amour libre malgré la nature policée de la société. Elle se construisit comme toujours une petite cour des miracles avec ses ami‧es, constitué de bars où ils pouvaient jouer et discuter, de boîtes où ils pouvaient se rencontrer, se mélanger, s'aimer aussi, l'espace de quelques heures. Jules avait trouvé son terrain sûr : une nuit qui n'en finissait pas, comme aurait pu la chanter Bernard Lavilliers.

L'amour se déposa sur son cœur en portant le prénom de Camille, un écrivain de livres pour enfants aussi timide qu’elle était extravertie, aussi craintif de la vie qu'elle vivait la sienne avec une confiance inébranlable. L'amour comme antidouleur, un bouquet de fleur comme bouclier pour le protéger, Jules entoura cet homme de sa douceur. Le fait qu'il avait été assigné femme à la naissance n'avait aucune importance pour Jules. C'est Camille qu'elle aimait. Qu'il fut bleu ou rose, c'était Camille : son arc-en-ciel de milles nuances de genre. Elle l'aimait parce qu'il était lui. Elle l'aimait tant, à lui ne offrir une partie de sa vie, à lui en offrir son cœur.  Ils vécurent heureux de nombreuses années avant que l'envie de se marier ne les fasse, très ironiquement, rompre. Leur belle idylle fut ruinée par l'expression-même de l'image d'une famille heureuse, ce que n'eut jamais Jules. Craignant de reproduire les erreurs de ses parents, d'en attendre trop de Camille et d'hypothétiques enfants, Jules prit peur. Camille prit peur, et leurs cœurs se brisèrent à l'unisson. Un amour si fort, si pur, ne peut donner qu'une rupture déchirante car Jules n'avait jamais été que dans l'absolu. Elle ne put accepter de voir sa relation avec son petit ami s'étioler de jour en jour et préféra partir, laissant ce gentil garçon qui resterait toujours l'amour de sa vie. Il avait été le seul qu'elle aima plus que sa propre liberté. Le premier qui lui manqua à un lui en crever le cœur. Elle partit en lui offrant une dernière chanson, la guitare à la main :

Mais si tu crois un jour que tu m'aimes
Ne crois pas que tes souvenirs me gênent
Et cours, cours jusqu'à perdre haleine
Viens me retrouver.

Elle partit alors sans se retourner, pour découvrir ce que la vie avait en réserve pour lui faire oublier son chagrin d'amour. La musique fut sa consolation, ses ami‧es ses anges caché‧es dans le noir de cette nuit qu'elle aimait tant. Hemingway l'avait écrit : Paris est une fête. Pour Jules, c'était plutôt Paris is burning. Constamment sans le sou, toujours à faire des châteaux en Espagne, la jeune femme a qui malgré tout la vie savait sourire après chaque chagrin lui offrit à nouveau un beau coup de chance alors qu'elle chantait dans une petite brasserie dont elle connaissait la patronne. Armée de sa vieille guitare, elle avait chanté le monde est stone tandis que dans la foule, quelques aspirant‧es du cabaret du Chat Noir l'avaient écouté avant de l'accoster. Tu as une belle voix, tu devrais essayer de postuler avec nous. L'idée la ravit et ne faisant aucune promesse superflu, Jules fit ce qu'elle faisait le mieux : elle fut culottée, car elle ne faisait rien comme tout le monde. Elle coupa la file d'une audition du Chat Noir, s'assit au piano avant d’interpréter Bel Amour d'Emilie Simon, avant de repartir sans demander son reste. Comme toujours, l'impulsive se la jouait mystérieuse, misant à la fois sur sa voix et sa personnalité. Elle n'eut pas le luxe du ténébreux mystère puisqu’on la rattrapa et, après une leçon de morale... Jules fut embauchée au Chat Noir comme chanteuse ; la chance, pour elle souriait toujours aux audacieux.  

Depuis lors, Jules traîne sa bonne humeur contaminante sur la scène et dans les couleurs du cabaret. Sa franchise désarme, son énergie agace, son indiscrétion irrite. On l'aime ou on la déteste, petite tornade renversant tout dans la vie des autres mais portant en bandoulière un cœur bien plus lourd qu'il n'y parait. Ici, au cabaret, elle se plait ; le cabaret soigne ses plaies. C'est l'endroit où elle doit être, ici et maintenant comme une évidence car après tout, le Chat Noir n'est-il pas le repaire des chats errants du tout Paris ?